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La Prophétie du Ciel Rouge

La nuit où le ciel sera rouge. 
 
Les quatre visions prophétiques de «Grand-Père». 
 
Dans les années 1920, un Sage apache a eu la vision de quatre Prophéties qui annonçaient la mort et la destruction de l'humanité, à moins que nous n'intégrions l'Esprit dans nos vies quotidiennes. 
 
Il se peut que deux de ces Prophéties se soient déjà réalisées. 
 
«Grand-père disait qu'il n'existait pas un avenir, mais des avenirs possibles. Le «moment présent» était comme la paume de la main, chaque doigt représentant un avenir possible, et, comme toujours, l'un des avenirs était toujours le plus puissant, c'était la façon dont le cours des choses nous toucherait sûrement. (…) 
 
«Si un homme savait faire les bons choix», disait-il, «il pourrait alors modifier le cours de cet avenir possible. Aucun homme, alors, ne devrait se sentir insignifiant, car un homme suffit à modifier la conscience de l'humanité à travers l'Esprit-vivant-en-toutes-choses. Par essence, une pensée se manifeste à travers toute la Création. C'est la même pensée, la même force, qui fait changer de direction un vol d'oiseaux, comme si le vol n'avait alors qu'un seul esprit». (...) 
 
Parmi les prophéties personnelles et les prophéties très importantes que Grand-père avait annoncées, il y en a quatre qui sortent du lot. Ce sont ces quatre qui annoncent la destruction de l'homme et de la vie sur la Terre, telle que nous la connaissons aujourd'hui. Pourtant, Grand-père a dit que nous pourrions encore changer les choses, même après que les deux premières prophéties se soient réalisées, mais que l'on ne pourrait pas retourner en arrière après la troisième. 
Maintenant que nous avons largement dépassé la seconde prophétie, le danger et la destruction apparaissent très clairement et notre seul recours consiste à travailler plus dur pour changer ce qui est peut-être devenu l'inévitable. L'urgence que je ressens aujourd'hui plus que jamais vient directement de la réalisation de la deuxième et invraisemblable prophétie. C'est la raison pour laquelle j'enseigne, parfois avec un certain désespoir, et toujours avec l'impression qu'il ne nous reste plus beaucoup de temps. 
J'aurais dû travailler plus dur, avec ce même désespoir, beaucoup plus tôt, mais, comme le reste de l'humanité, il a fallu un message fort pour me motiver. J'aurais dû savoir que ces événements qu'il avait prédits se produiraient un jour, parce que ses petites prédictions personnelles se réalisaient chaque jour. (…) 
 
- «Grand-père, cela ne suffit-il pas d'être simplement heureux et de vivre pleinement sa vie?» 
 
Après un long moment de silence, Grand-père répondit: 
 
- «Cela ne suffit pas que l'homme soit juste heureux dans sa chair, il doit aussi être heureux et joyeux en esprit. Car sans joie et sans ravissement spirituels, sa vie est superficielle. Si l'on ne cherche pas les choses de l'esprit, la vie n'est vécue qu'à moitié et elle est dénuée de sens. Et par vie spirituelle je ne veux pas simplement dire se mettre à l'écart à une certaine heure, un certain jour, une certaine semaine, pour célébrer un culte, mais chercher les choses de l'esprit à chaque instant, chaque jour. Je vous demande, alors : Qu'ont fait ces gens pour chercher une illumination et un ravissement spirituels ? Se sont-ils juste adonnés à une vie qui se limitait quasiment au travail? On leur a donné le choix chaque jour de leur vie, tout comme on vous donnera le choix de rechercher le ravissement de l'esprit ou de vous en tenir à une vie de travail insignifiant. Le résultat final est toujours le même : des tombes oubliées et des rêves oubliés, des gens oubliés. L'important n'est pas que quelqu'un vous remarque ou se souvienne de vous, l'important c'est que vous travailliez pour atteindre mieux et influer de façon positive sur la conscience de l'Esprit-vivant-en-toutes-choses, permettant ainsi que la conscience de l'homme se rapproche du Créateur.» (…) 
 
«As-tu déjà observé un vol de bécasses sur la plage, la façon dont elles montent et descendent avec les marées, devenant parfois non pas un rassemblement d'animaux individuels mais un seul organisme, bougeant d'un bloc le long du ressac? Quand elles s'envolent, leur cohésion est encore plus frappante et merveilleuse. D'un seul coup, les voilà toutes en train de voler dans une certaine direction, et ensuite en un instant voilà que le vol tout entier fait simultanément demi-tour pour prendre une nouvelle direction.» 
«Si on les étudie de près, il n'y a aucun oiseau en particulier que prend la décision de changer de direction, mais il semble que ce soit un Esprit, une conscience collective, qui traverse le vol d'un seul coup. Vu de loin, le vol semble être un seul animal, un seul organisme, une seule conscience, gouvernés par la force et l'esprit collectifs de tous les individus. C'est cette même conscience qui parcourt l'homme, la nature et la Terre, que nous appelons "l'Esprit-vivant- en-toutes-choses" ou "la force vitale"». 
 
«Je suppose que ce n'est qu'un seul oiseau qui suscite la pensée faisant faire demi-tour au vol et que cette pensée individuelle se manifeste immédiatement chez tous les autres. L'individu transcende alors le moi et ne fait plus qu'un avec l'ensemble. Ainsi, d'un seul coup, l'oiseau bouge avec le vol et le vol bouge avec l'oiseau. Par conséquent, ne demande pas ce que tu peux faire pour influer sur la force vitale de façon positive, car ce même Esprit qui bouge à l'intérieur des oiseaux bouge aussi à l'intérieur de toi. Une personne, une idée, une pensée peut détourner les foules du sentier destructeur des temps modernes. La question n'est pas de savoir si nous faisons ou pas une différence, car nous faisons tous une différence, chacun à notre manière. C'est la différence que nous faisons que est importante.» 
- «Donc si nous menons une vie qui est proche de l'Esprit, si nous recherchons le ravissement spirituel de l'unité, cela influera sur le cours de la vie», dis-je. Ma remarque était plus une question qu'une déclaration. 
«Cela ne suffit pas», dit Grand-père «de simplement chercher les choses de l'esprit sur un plan personnel. Agir ainsi est égoïste, et ceux qui recherchent les royaumes spirituels juste pour eux-mêmes ne travaillent pas pour changer l'Esprit qui vit à travers la conscience de l'homme. Au lieu de cela, ils s'éloignent du but, fuyant leur responsabilité et se servant de leur sagesse pour leur propre glorification. L'homme spirituel doit alors travailler pour un principe, une cause, une Quête beaucoup plus importante que la glorification du moi, afin d'influer sur l'esprit qui peut changer le cours de la destruction de l'homme.» (…) 
 
Cela ne suffisait pas de chercher à obtenir l'Illumination spirituelle pour soi-même, ce qu'il fallait c'était chercher à obtenir l'Illumination spirituelle de l'humanité tout entière. Ne travailler que pour soi-même, se cloîtrer dans la recherche du ravissement spirituel, c'est fuir cette responsabilité. Ce que Grand-père disait c'est qu'une personne spirituelle doit prendre la sagesse et la philosophie de la Terre et la restituer dans la société moderne. 
 
Grand-père reprit: 
- «Essayer de mener une vie spirituelle dans la société moderne est le chemin le plus difficile à suivre. C'est un chemin de douleur, de solitude, où notre foi peut être ébranlée, mais c'est la seule façon dont notre Vision peut se réaliser. Ainsi la véritable Quête dans la vie consiste à vivre selon la philosophie de la Terre tout en restant dans les limites de l'homme. Nous n'avons besoin d'aucun temple ni d'aucune église pour chercher la paix, car nos temples sont ceux du désert. Il n'y a pas de chefs spirituels, car notre cœur et le Créateur sont nos seuls chefs. Nos membres sont dispersés; peu de gens parlent notre langue ou comprennent les choses que nous vivons. Nous suivons ainsi ce chemin tout seuls, car chaque Vision, chaque Quête, est unique pour l'individu. Mais nous devons entrer dans la société, sinon notre Vision meurt, car un homme que ne vit pas sa Vision vit un calvaire.» (…) 
 
«La Terre est en train de mourir. La destruction de l'homme est proche, si proche, et nous devons tous agir pour changer cette voie de la destruction. Nous devons payer pour les péchés de nos grands-pères et de nos grands-mères, car, depuis longtemps, notre société tue ses petits-enfants pour nourrir ses enfants. Il ne peut pas y avoir de trêve et nous ne pouvons pas nous enfuir; beaucoup trop de gens par le passé se sont enfuis. Il est très facile de mener une vie spirituelle à l'écart de l'homme, mais nous ne pouvons tester la véracité de la Vision dans notre vie spirituelle et en faire une réalité que si nous la vivons, en étant proche de la société.» (…) 
 
- «Comment puis-je savoir que nous sommes si près de cette destruction?» ai-je demandé. 
 
- «J'ai eu une Vision», a dit Grand-père. «C'était une Vision de la destruction de l'homme. Mais on donnait à l'homme quatre Avertissements de cette destruction, dont deux donnaient à l'homme une chance de changer ses habitudes et deux donneraient aux enfants de la Terre le temps d'échapper à la colère du Créateur.» 
 
- «Comment reconnaîtrai-je ces Avertissements, ces Signes?» ai-je demandé. 
 
Grand-père poursuivit: 
- «Ils seront évidents à tes yeux et aux yeux de ceux que auront appris à écouter l'Esprit de la Terre ; mais pour ceux que ne vivront que pour la chair et ne connaîtront que la chair, il n'y a aucun moyen de savoir ni de comprendre. Lorsque ces signes, ces Avertissements et ces Prophéties se manifesteront, tu comprendras alors l'urgence de mes propos. Tu comprendras alors pourquoi les gens ne doivent pas juste travailler pour leur propre Ravissement spirituel mais transmettre ce Ravissement à la conscience de l'homme moderne.» 
 
Les Quatre Signes. 
 
L'esprit du guerrier s'adressa à Grand-père: 
- «Voilà les choses encore à venir qui annonceront la destruction de l'homme. Il se peut que tu ne voies jamais ces choses, mais tu dois agir pour les arrêter et transmettre ces Avertissements à tes petits-enfants. Ce sont les avenirs possibles de ce qui arrivera si l'homme ne revient pas vers la Terre et ne commence pas à obéir aux Lois de la Création et du Créateur. Il y a quatre Signes, quatre Avertissements, que seuls les enfants de la Terre comprendront. Chaque Avertissement marque le début d'un avenir possible, et au fur et à mesure que chaque Avertissement se réalise, l'avenir qu'il présage en fait même.» 
 
Le Premier Signe 
 
Le monde dans lequel il se trouvait ne ressemblait à rien de ce qu'il avait déjà connu. C'était un endroit aride avec peu de végétation. Au loin, il vit un village, lequel était pourtant fait de tentes et de toile plutôt que de matériaux issus de la Terre. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait du village, l'odeur nauséabonde de la mort le submergeait et il se sentait de plus en plus mal. Il entendait des enfants pleurer, des vieillards gémir ainsi que des cris de douleur et de désespoir. Des corps entassés reposaient sur des puits ouverts, attendant d'être enterrés, leur visage déformé et leur corps frêle laissant penser qu'ils étaient morts de faim. Les corps ressemblaient plus à des squelettes qu'à de la chair, et les enfants, les adultes et les vieillards se ressemblaient tous, leur teint jadis brun foncé étant maintenant couleur de cendres. Comme Grand-père pénétrait dans le village, l'horreur de cette grande famine le frappa plus profondément. Les enfants pouvaient à peine marcher, les vieillards gisaient, mourants, et partout retentissaient des cris de douleur et de peur. L'odeur nauséabonde de la mort et le sentiment de désespoir submergèrent Grand-père, menaçant de le chasser du village. 
 
C'est alors qu'un vieillard apparut à Grand-père, s'exprimant au départ dans une langue qu'il ne comprenait pas. Grand-père se rendit compte, tandis que le vieillard parlait, que c'était l'esprit d'un homme, non plus un homme en chair et en os, mais un homme qui avait jadis suivi un chemin spirituel, peut-être un chamane de cette tribu. C'est alors qu'il comprit ce que le vieil homme essayait de lui dire. 
 
Le vieillard parlait doucement: 
- «Bienvenue dans ce que l'on appellera la "terre de la famine". Un jour, le monde regardera tout cela avec horreur et mettra la famine sur le compte du temps et de la Terre. Ce sera le premier Avertissement donné au monde montrant que l'homme ne peut pas vivre en dehors des Lois de la Création pas plus qu'il ne peut combattre la Nature. Si le monde voit qu'il est lui-même responsable de cette famine, de cette absurde famine, alors il aura appris une grande leçon. Mais j'ai bien peur que le monde n'en rejette la faute non pas sur lui-même, mais plutôt sur la Nature. Le monde ne verra pas qu'il a lui-même créé ce lieu de mort en forçant ces gens à avoir des familles plus nombreuses. Quand les Lois naturelles de la Terre ont été violées, les gens sont morts de faim, tout comme la Nature fait mourir de faim les cerfs en hiver quand il y en a plus que la terre ne peut en supporter.» 
 
Le vieil homme poursuivit: 
- «L’on aurait dû laisser ces gens tout seuls. Ils avaient jadis compris comment vivre avec la Terre. Et leur richesse se mesurait en joie, en amour et en paix. Mais tout cela leur a été enlevé lorsque le monde les a vus comme une société primitive. C'est à ce moment-là que le monde leur a montré comment devenir des cultivateurs et vivre de façon moins primitive. C'est le monde qui les a forcés à vivre en dehors des Lois de la Création et par conséquent qui les force maintenant à mourir.» 
Le vieil homme commença à rebrousser doucement chemin, repartant vers la mort et le désespoir. Il se retourna une dernière fois vers Grand-père et dit:  
- «Ceci sera le premier signe. L’on connaîtra des famines avant et après celle-ci, mais aucune n'attirera l'attention du monde avec autant d'impact. Les enfants de la Terre connaîtront les leçons que renferment toute cette douleur et cette mort, mais le monde ne considérera cela que comme de la sécheresse et de la famine, blâmant la Nature au lieu de se blâmer lui-même.» 
 
Sur ce, le vieil homme disparut et Grand-père se retrouva à l'entrée de la Grotte Éternelle. 
[Note du petit-fils du «Grand-père»: Il parle de la grande famine d'Afrique, qui a inspiré la tentative d'aide humanitaire de Bob Geldolf intitulée : «We are the World» («Nous sommes le Monde»).] 
 
Grand-père s'étendit sur le sol, réfléchissant à ce qu'il avait vu. Il savait que cela avait été une Vision de l'avenir possible et que l'esprit du guerrier la lui avait montrée pour lui enseigner ce qui pouvait arriver. Grand-père savait qu'à ce moment-là des gens mourraient de faim dans le monde entier mais pourquoi cette famine était-elle si importante, tellement plus importante que tout le reste, encore plus importante que la famine qui existait à cette époque? 
 
C'est alors que Grand-père se souvint que le vieil homme de la tribu avait dit que le monde entier y prêterait attention, mais que le monde n'apprendrait pas les leçons que la mort et la famine essayaient de lui enseigner. Les enfants mourraient pour rien. 
 
Grand-père regarda d'un côté et de l'autre de la terre aride qui entourait la Grotte Éternelle pour essayer de rétablir la réalité de son "présent". Il a dit qu'il avait encore du mal à faire la différence entre la réalité de l'état de veille et le monde de la Vision, mais il sentait qu'il était de retour dans son époque et son milieu. 
Il me dit que la Grotte Éternelle était toujours un lieu où l'on pouvait trouver des Visions des avenirs possibles et probables et il n'était pas rare que celui qui cherche ait une Vision à l'entrée de la grotte et pas seulement à l'intérieur. 
 
En proie à une immense fatigue physique et émotionnelle, Grand-père tomba dans un profond sommeil, mais c'est dans ce sommeil que l'esprit du guerrier lui apparut une nouvelle fois et finit d'annoncer les éléments restants du premier signe. 
Dans son rêve, l'esprit parla à Grand-père : 
- «C'est au cours de ces années de famine, premier signe, que l'homme sera tourmenté par une maladie, maladie qui balayera la terre et terrorisera les masses. Les blouses blanches [docteurs/scientifiques] n'auront aucune réponse à apporter aux gens et un grand cri retentira d'un bout à l'autre de la terre. Cette maladie viendra des singes, des drogues et du sexe. Elle détruira l'homme de l'intérieur, rendant mortelle toute maladie banale. L'humanité s'attirera cette maladie par sa vie, son culte de sexe et des drogues et une vie éloignée de la Nature. Ceci également fait partie du premier avertissement, mais une fois encore, l'homme ne tiendra pas compte de cet avertissement et il continuera à adorer les dieux artificiels du sexe et l'esprit inconscient des drogues.» 
 
[Note du petit-fils du Grand-père: Ceci est probablement une allusion au SIDA.] 
 
L'esprit poursuivit: 
- «Les drogues provoqueront des guerres dans les villes habitées par l'homme et les nations s'élèveront contre ces guerres, s'élèveront contre cette maladie mortelle. Mais les nations se battront de la mauvaise façon, s'attaquant aux effets plutôt qu'aux causes. On ne gagnera jamais ces guerres tant que la nation, la société, ne changera pas ses valeurs et ne cessera pas de courir après les dieux du sexe et des drogues. C'est là, au cours des années de ce premier signe, que l'homme pourra changer le cours de l'avenir possible. C'est là qu'il pourra comprendre les plus grandes leçons de la famine et de la maladie. C'est là qu'il pourra encore avoir de l'espoir. Mais une fois que le second signe de la destruction apparaîtra, on ne pourra plus guérir la Terre sur le plan physique. Seule une guérison spirituelle pourra alors changer le cours des avenirs probables de l'hummanité.» 
 
Sur ce, l'esprit du guerrier laissa Grand-père sombrer dans un sommeil profond et sans rêves, lui permettant de bien se reposer avant que ne lui soit délivrée une autre Vision. 
 
Le Deuxième Signe 
 
Grand-père se réveilla une nouvelle fois à l'entrée de la grotte, le souvenir de l'esprit du guerrier toujours très présent en lui, les paroles de l'esprit s'imprégnant dans son âme. 
Lorsque Grand-père regarda le paysage, tout avait changé. Le paysage semblait plus aride; on ne voyait aucune végétation et des animaux gisaient, mourants. Une odeur forte et nauséabonde de mort émanait de la terre et la poussière était épaisse et suffocante, la chaleur intense était oppressante. Si l'on regardait le ciel, le Soleil semblait plus grand et plus intense; on ne pouvait voir ni oiseaux ni nuages et on manquait encore plus d'air. C'est à ce moment là que le ciel sembla exploser et que d'énormes trous commencèrent à apparaître. Le ciel se déchirait dans un bruit retentissant et assourdissant, et la Terre, les rochers et le sol eux-mêmes tremblaient. 
La peau du ciel semblait se déchirer comme une succession de blessures béantes et à travers ces blessures suintait un liquide qui ressemblait au pus d'une infection, grande mer d'ordures flottantes, de pétrole et de poissons morts. C'est à travers l'une de ces blessures que Grand-père vit des corps de dauphins qui flottaient, accompagnés d'énormes soulèvements de la Terre et de violentes tempêtes. Tandis qu'il se cramponnait vite à la Terre tremblante, son regard se détourna du ciel et soudain, tout autour de lui, c'était un vrai désastre. Des piles d'ordures montaient jusqu'au ciel, les forêts étaient couchées par terre en train de mourir, le littoral était inondé et les tempêtes devenaient de plus en plus violentes et assourdissantes. Plus les minutes passaient, plus la Terre tremblait intensément, menaçant de se déchirer et d'engloutir Grand-père. 
Soudain la Terre cessa de trembler et le ciel s'éclaircit. De l'air poussiéreux sortit l'esprit du guerrier qui s'arrêta non loin de Grand-père. Quand Grand-père regarda le visage de l'esprit, il pu voir que de grosses larmes coulaient de ses yeux et chaque larme tombait sur la Terre avec un bruit aigu. 
 
L'esprit regarda Grand-père pendant un long moment, puis parla enfin: «Des trous dans le ciel.» 
 
Grand-père réfléchit un moment, puis, d'un ton incrédule, interrogateur, il dit: «Des trous dans le ciel?». 
 
Et l'esprit répondit: 
- «Ce sera le deuxième signe de la destruction de l'homme. Les trous dans le ciel et tout ce que tu as vu pourraient devenir une réalité pour l'homme. C'est ici, dès que commence à se manifester ce deuxième signe, que l'homme ne peut plus guérir la Terre par une action physique. C'est ici que l'homme doit tenir compte de cet Avertissement et travailler plus dur pour changer l'avenir tout proche. L'homme doit travailler non seulement sur le plan physique mais aussi sur le plan spirituel, par la prière, car ce n'est que par la prière que l'homme peut maintenant espérer guérir la Terre et se guérir lui-même.» 
 
Il y eut une longue pause, tandis que Grand-père pensait que des trous dans le ciel étaient quelque chose d'impossible. Grand-père savait sûrement qu'il pouvait y avoir une faille spirituelle, mais une faille pouvant être remarquée par les sociétés vivant sur la Terre semblait peu probable. 
L'esprit se rapprocha et parla de nouveau, presque à voix basse: 
- «Ces trous sont la conséquence directe de la vie de l'homme, de ses voyages et des péchés de ses grands-pères et grands-mères. Ces trous , deuxième Signe, annonceront la mort de ses petits-enfants et seront l'héritage laissé à l'homme pour avoir vécu loin de la Nature. C'est le moment où ces trous apparaîtront qui marquera une grande transition dans la façon de penser de l'humanité. L’on donnera alors un choix aux êtres humains, le choix de continuer à suivre la voie de la destruction ou le choix de revenir en arrière vers la philosophie de la Terre et une existence plus simple. C'est à ce stade que la décision doit se prendre, autrement tout sera perdu.» 
Sans rien ajouter, l'esprit rebroussa chemin et repartit dans la poussière. 
 
Le Troisième Signe 
 
Gand-père passa les quatre jours suivants à l'entrée de la grotte, bien que pendant ces quatre jours rien ne lui parlât, pas même la Terre. Il dit que cela avait été une période de profond chagrin, de solitude et un moment consacré à digérer tout ce qui s'était passé. 
Il savait que ces choses ne se produiraient pas de son vivant, mais il devait les transmettre aux gens qui vivraient après lui avec la même urgence et la même force que celles avec lesquelles on les lui avait communiquées. Mais il ne savait pas comment il allait expliquer ces événements invraisemblables aux gens. Les anciens et les chamanes des tribus comprendraient sûrement, mais pas la société et certainement pas le premier venu qui vivait à cent lieues de la Terre et de l'Esprit. 
Il resta assis pendant quatre jours entiers, immobile, comme pétrifié, le cœur alourdi par le fardeau qu'il portait désormais. 
C'est à la fin du quatrième jour que la troisième Vision lui apparut. Comme il contemplait le paysage du côté du Soleil couchant, le ciel se liquéfia soudain et devint alors rouge sang. À perte de vue, le ciel était d'un rouge vif, sans aucune variation d'ombre, de texture ou de lumière. La Création tout entière semblait s'être figée, comme dans l'attente d'un Ordre invisible. Le temps, l'Espace et le destin semblaient avoir sombré dans le néant, figés par le ciel ensanglanté. Il contempla le ciel pendant un moment, empli de crainte et de terreur, car la couleur de sang du ciel ne ressemblait à rien de ce qu'il avait déjà vu au cours d’un coucher ou un lever de Soleil. La couleur était celle de l'homme, pas celle de la Nature, et elle avait une odeur et une texture abominables. Elle semblait brûler la Terre partout où elle la touchait. Tandis que le coucher de Soleil sombrait dans l'obscurité, les étoiles brillaient d'un rouge vif, sans que la couleur ne quittât jamais le ciel et partout on entendait des cris d'effroi et de douleur. 
 
Une nouvelle fois, l'esprit du guerrier apparut à Grand-père, mais, cette fois, sous la forme d'une Voix venant du Ciel. Pareille au tonnerre, la Voix secoua le paysage: 
- «Ceci, alors, est le troisième Signe, la nuit des étoiles sanglantes. Le monde entier en aura connaissance, car, partout, le ciel sera rougi par le sang, de jour comme de nuit. C'est à ce moment-là, avec ce signe du troisième avenir probable, qu'il n'y aura plus d'espoir. La vie sur la Terre, telle que l'homme l'a connue, arrivera à sa fin, et l’on ne pourra pas revenir en arrière, ni sur un plan physique, ni sur un plan spirituel. C'est alors que, s'il ne change pas les choses lors du deuxième signe, l'homme aura la certitude que la destruction de la Terre est toute proche. C'est alors que les enfants de la Terre devront s'enfuir vers des endroits sauvages et s'y cacher. Car lorsque le ciel répandra du feu, on ne sera en sécurité nulle part dans le monde des hommes.» 
 
Grand-père restait assis, horrifié, tandis que la voix continuait: 
- «À partir de ce moment-là, lorsque les étoiles saigneront, et jusqu'au quatrième et dernier signe, s'écouleront quatre saisons de paix [c'est-à-dire, un an]. C'est pendant ces quatre saisons que les enfants de la Terre devront vivre reculés dans des endroits sauvages et trouver un nouvel habitat, proche de la Terre et du Créateur. Seul les enfants de la Terre survivront et ils devront vivre selon la philosophie de la Terre, sans jamais revenir vers la façon de penser de l'être humain. Et survivre ne suffira pas, car les enfants de la Terre devront aussi vivre en étant proches de l'Esprit. Alors dis-leur de ne pas hésiter si ce troisième signe se manifeste dans les étoiles, et au moment où il se manifestera, car il ne restera que quatre saisons pour s'échapper.» 
 
Grand-père dit que la voix et le ciel rouge s'étaient attardés pendant une semaine, et puis avaient disparu aussi vite qu'ils étaient apparus. 
 
Le Quatrième Signe 
 
Il ne s'est pas rappelé combien de jours il avait passé à l'entrée de la grotte, non pas que cela eût bien importé puisqu'il avait reçu la Vision qu'il était venu chercher. 
 
C'est au cours de sa dernière nuit dans la Grotte Éternelle que la quatrième Vision apparut à Grand-père, délivrée cette fois par la voix d'un jeune enfant. 
 
L'enfant dit: 
- «Le quatrième et dernier Signe apparaîtra au cours des dix hivers [c'est-à-dire, des dix années] qui suivront la nuit où les étoiles auront saigné. Pendant ce temps, la Terre se guérira elle-même et l'être humain mourra. Pendant ces dix années, les enfants de la Terre devront rester cachés dans les endroits sauvages, ne construire aucun camp permanent et errer afin d'éviter tout contact avec les dernières forces restantes de l'homme. Ils devront rester cachés, comme les anciens Scouts, et lutter contre le désir de revenir voir la destruction de l'homme. La curiosité pourrait en tuer plus d'un.»  
Il y eut un long silence, jusqu'à ce que Grand-père parlât à l'esprit de l'enfant et lui demandât: 
- «Et qu'arrivera-t-il aux mondes habités par l'être humain?» 
Il y eut un autre moment de silence jusqu'à ce que finalement l'enfant reprît la parole: 
- «Il y aura une grande famine dans le monde entier, une famine que l'être humain ne peut pas imaginer. Les eaux deviendront infectes, les poisons sécrétés par les péchés de l'homme déferlant dans les eaux des sols, des lacs et des rivières. Les cultures mourront, les animaux domestiques mourront et la maladie décimera les masses. Les petits-enfants se nourriront des restes des morts et, tout autour, ce ne seront que des cris de douleur et d'angoisse. Des hordes d'hommes chasseront et tueront d'autres hommes pour se nourrir et l'eau sera toujours rare, se raréfiant au fil des années. La terre, l'eau, le ciel, tout sera empoisonné et l'homme vivra sous la Colère du Créateur. Au début, l'homme se cachera dans les villes, mais il y mourra. Quelques-uns s'enfuiront dans le désert, mais le désert les détruira, car il y aura longtemps qu'on leur aurait donné le choix. L'être humain sera détruit, ses villes en ruines et c'est là que les petits-enfants paieront pour les péchés de leurs grands-pères et de leurs grands-mères.» 
- «N'y a-t-il alors plus aucun espoir?» demanda Grand-père. 
 
L'enfant reprit la parole: 
- «Il n'y aura d'espoir qu'au moment du premier et du deuxième signe. Après le troisième signe, la nuit où le ciel aura saigné, il n'y aura plus d'espoir, car seuls les enfants de la Terre survivront. On donnera à l'être humain ces Avertissements, s'il n'en tient pas compte, il ne peut y avoir d'espoir, car seuls les enfants de la Terre s'affranchiront des cancers de l'humanité. Ce sont les enfants de la Terre qui apporteront un nouvel espoir à la nouvelle société, vivant plus proches de la Terre et de l'Esprit.» 
Puis, tout fut silencieux, le paysage s'éclaircit et redevint normal, et Grand-père sortit de la Vision. Secoué, il a dit qu'il avait erré pendant toute la saison qui avait suivi, essayant de comprendre tout ce qu'on lui avait transmis, essayant de comprendre pourquoi c'était lui que l'on avait choisi. 
 
Grand-père m'a raconté cette histoire en détail, au cours de cette nuit des quatre Prophéties. Je ne pense pas qu'il ait oublié un quelconque événement et ses émotions et ses pensées étaient telles qu'il a, en réalité, revécu cela pour nous. Ainsi la force de sa Vision a imprégné notre esprit, notre motivation et beaucoup de nos peurs. 
Je suis resté assis pendant longtemps au sommet de la colline. Le feu s'était éteint et tout s'était endormi pour la nuit. La Création semblait être paralysée, attendant que cette partie la plus obscure de la nuit s'écoule. Je me sentais seul et vulnérable, comme si toute la Création scrutait chacune de mes pensées.  
 
Grand-père a eu cette Vision au cours des années 1920. 

 

(c) Survivre - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 13.11.2006
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