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La vie après le pétrole 3

Un plan ORSEC individuel… 
 
Considérons volontairement le cas extrême, c’est à dire, après un bref épisode de flambée des prix, puis de lacunes dans les approvisionnements, une absence totale et définitive de pétrole. Pourquoi? Ce scénario semble le plus probable car la demi-mesure en matière d’approvisionnements pétroliers semble difficilement envisageable: si le pétrole vient à manquer ce sera, en cette époque de «globalisation» et de «mondialisation», au niveau planétaire. Chaque pays va alors, selon toute vraisemblance, essayer de tirer la couverture à lui et cela aura pour résultat que le plus fort aura probablement recours à la force (et ce n’est pas nous les plus forts!), ce qui n’a pas grand sens, car le sursis, pour ceux-là aussi, sera de courte durée … Mais a-t-on déjà vu, en cas de manque, un drogué devenir raisonnable ? Pas de raison qu’il en aille différemment pour les drogués du pétrole. 
Par ailleurs nous avons du mal à imaginer que le fonctionnement de notre société actuelle puisse subsister au moyen d’un pétrole rationné, c’est à dire un camion citerne par-ci, par-là, s’il arrive à destination sans encombres…, car un convoi de pétrole sera probablement pris d’assaut ou détourné, quelque part au cours de sa longue route, depuis le lieu de production. Et il ne faut pas oublier que la société moderne est un système très complexe où tout est lié, et qui ne tient que s’il y a de la croissance : si un organe flanche ou que la pression baisse, c’est la syncope. L’élément déclencheur du chaos ne sera donc pas l’absence de pétrole (il y en aura toujours sur la planète) mais le pic et surtout l’après-pic, c’est à dire lorsqu’il n’y en aura plus suffisamment et même, rapidement, de moins en moins pour faire face à une demande, elle, en forte croissance… 
Il vaut donc mieux s’organiser et ne plus trop compter sur le pétrole, dès qu’il sera devenu insuffisant pour satisfaire toutes les demandes. 
Cette ressource est, cependant, à l’origine du fonctionnement de tout ce que nous connaissons, et il faut donc s’attendre à une panne sèche généralisée et définitive: l’activité sur la planète va comme «s’éteindre» avec la fin du pétrole.  
La question individuelle à se poser alors est: «Qu’est-ce que je fais si demain matin il n’y a plus d’eau au robinet, plus d’électricité, plus de quoi manger?» (les magasins pris d’assaut, seront, en quelques jours ou moins, rapidement vidés). Il n’y a aucun espoir d’un secours quelconque à attendre, puisque la situation est planétaire et définitive. 
Nous avons beaucoup de mal à ne serait-ce qu’imaginer le scénario. Si l’arrêt de la circulation de tous les poids lourds peut s’envisager, puisque nous avons goûté plusieurs fois aux grèves des routiers, c’est encore différent s’ils s’arrêtent définitivement et sans espoir de reprendre la route: cela signifie qu’il n’y a définitivement plus d’approvisionnements alimentaires et autres, plus d’approvisionnement ni de desserte de toutes les usines et entreprises qui sont donc toutes à l’arrêt. La conséquence la plus importante reste, cependant, la fin des arrivages alimentaires pour la population des villes … et des campagnes. 
Il est ensuite encore moins évident de s’imaginer l’absence d’électricité qui entraînera l’arrêt de la vie moderne: les médias (téléphone, radio, télévision, internet) s’arrêteront de fonctionner, en même temps que cesseront les possibilités de s’éclairer, de se chauffer, de faire fonctionner tout l’électro-ménager ou de faire tourner encore un quelconque moteur… etc…, etc… Plus grave : les pompages d’eau potable s’arrêteront également. 
Vous avez dit: «électricité nucléaire»? 
Mais pourquoi, dira-t-on, n’y aurait-il plus, après le pétrole, d’électricité, alors que le courant électrique est, en France, essentiellement d’origine nucléaire? Le «nucléaire» est en effet l’argument que l’on oppose généralement lorsqu’il est question de vision «catastrophiste» de fin du pétrole. L’exode urbain à prévoir est, en dehors de la fin des approvisionnements de nourriture, également le fait de la disparition dans le pays de l’énergie électrique : or tout le monde se rassure du fait que, en France, l’électricité est principalement d’origine nucléaire, et, si celui-ci venait à manquer, n’est donc pas tributaire du pétrole. 
Or par une simple méthode de « traçabilité » l’on est obligé d’en venir à la déduction logique que, si les approvisionnements de pétrole viennent à être réduits puis cessent en raison de la diminution des ressources et des conflits qui ne manqueront pas d’en résulter, les centrales nucléaires s’arrêteront, elles aussi, de fonctionner. 
L’absence de pétrole engendrera un chaos difficile à imaginer dans une société où quasiment tout en est dépendant : les voitures individuelles, les camions, les bateaux et les avions cesseront de fonctionner et, avec eux, la production et les approvisionnements de nourriture pour l’ensemble de la population, les arrivages de toutes les matières premières qui approvisionnent habituellement les usines – où les ouvriers ne se rendront plus, faute de nourriture pour eux et leurs familles, et aussi simplement faute de carburant – et s’ils s’y rendaient il leur serait impossible de faire tourner l’usine faute de matières premières et de possibilité de maintenance (plus d’arrivage de personnel et de matériel pour l’entretien, et le dépannage – absence de pièces de rechange et de lubrifiants pour les machines), mais aussi disparition des débouchés, car il est inutile de fabriquer encore quoi que ce soit, puisque non seulement l’on ne peut l’acheminer nulle part, faute de camions, mais l’on n’a simplement plus de besoins et plus d’acheteurs pour ce qui est éventuellement produit dans une usine. 
Or une centrale nucléaire n’est rien d’autre, elle aussi, qu’une usine: elle devra être arrêtée pour des raisons évidentes de sécurité. En effet, le personnel qui ne vit pas sur place ne pourra plus s’y rendre, et ceux qui s’y trouvent auront d’autres préoccupations s’il n’y a plus aucun approvisionnement alimentaire pour eux et leurs familles; personne ne mange de l’uranium - même enrichi! - ; la centrale sera coupée du monde comme, aussi, tout le reste, (l’uranium aussi est loin) et elle ne pourra pas tourner si l’on ne peut pas assurer la maintenance ainsi que le fonctionnement de tout le réseau de distribution, faute d’une armada de voitures et camions. Espérons, d’ailleurs, qu’un arrêt d’urgence sera possible, et qu’une centrale abandonnée ensuite à elle-même ne représentera pas de risque pour son environnement, car cet arrêt sera définitif et il n’existera, après le pétrole, plus aucun moyen technologique pour entretenir, réparer ou intervenir de quelque façon que ce soit. Cette règle est d’ailleurs aussi applicable pour ce qui est du stockage des déchets nucléaires, ainsi que pour toutes les installations comportant des risques chimiques et bactériologiques.  
Cette question n'est, chose surprenante, d’ailleurs pas {encore} vraiment abordée par les anti-nucléaires …, et c’est pourtant un argument de poids ! 
Il est donc inutile de compter sur l’énergie nucléaire après le pétrole, et il en va de même de toutes les autres énergies dites «alternatives», puisque, de la même façon, elles en sont dépendantes. Ceci fait qu’il y aura bel et bien disparition de l’approvisionnement en électricité, cela induisant notamment l’arrêt de l’éclairage électrique mais surtout de l’eau potable (arrêt des stations de pompage) dans toutes les villes et tous les villages. C’est ainsi que nous en venons à notre scénario d’un inévitable exode urbain vers les campagnes, en raison de l’évidente et urgente nécessité de trouver de l’eau et de la nourriture.  

 

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Modifié en dernier lieu le 17.10.2005
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