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La fin de l'Ere industrielle

La fin des réserves pétroli{f}ères 
Que faire?
 
 
 
Éh oui le pétrole est important dans nos vies quotidiennes. Depuis un siècle, il a acquis une place de plus en plus déterminante dans notre civilisation mondiale hautement industrielle, cruciale même, pour tout dire «indispensable». 
Alors, la fin du pétrole bon marché est-il la fin de la civilisation industrielle? Le point avec l’article ci-dessous: «La fin de l’ère industrielle»
 
 
LA FIN DE L'ÈRE INDUSTRIELLE 
 
L'ère industrielle va s'arrêter dans peu d'années. Elle va s'arrêter comme elle a commencé, il y a environ 200 ans, d'une manière massive, spectaculaire dans son ensemble, puis en progressif «decrescendo». 
Si l’on continue à ignorer les faits, cela pourrait donner la plus grande catastrophe de toute l'humanité, plus pénible et meurtrière que toutes les guerres, famines et épidémies du passé et qu'une guerre nucléaire mondiale. 
Mais peut-être vaudrait-il mieux éviter le «catastrophisme» et espérer une prise de conscience qui permettrait, «en dernière minute», d'éviter le pire. Et en particulier que les jeunes, qui seront les plus touchés par cet événement, réagissent, tant qu'il est encore temps, pour atténuer le choc. 
 
 
LA FIN DE L'ÈRE INDUSTRIELLE VA BOULEVERSER LA VIE QUOTIDIENNE DE CHAQUE ÊTRE HUMAIN SUR LA TERRE. 
 
Pour vivre, il faut manger quasiment tous les jours. C'est évident, mais nous n'y pensons guère : dans nos pays "développés", il est aisé de se procurer toute la nourriture dont on a besoin, et bien plus. L’on ne meurt pas de faim, chez nous: Même les «smicards», même les «SDF» ont au moins de quoi subsister. Nous pouvons faire nos emplettes tous les jours, près de chez nous, ou, si besoin est, en prenant notre voiture pour aller au supermarché. Plus personne n'a besoin de produire ce qu'il lui faut pour manger, que ce soit le citadin ou le campagnard, et même les agriculteurs ne vivent pas en autosuffisance: ils ont spécialisé leur production pour la vente et achètent eux-mêmes les aliments dont ils ont besoin. Ils cultivent ou exploitent des centaines d'hectares, mais uniquement pour produire du vin, de la viande ou du maïs destiné à la vente ou à l'exportation. 
Cette abondance et cette omniprésence d'aliments ne sont donc pas dues à une agriculture locale florissante, mais, au contraire, à un système complexe et fragile, qui dépend entièrement des transports, qui, eux-mêmes, fonctionnent aussi longtemps que le pétrole sera abondant et bon marché. La production d'aliments ne se fait plus, en France, qu'à quelques endroits et est acheminée tous les jours par des milliers de camions jusque devant nos portes. Une grande partie est importée grâce aux transports routiers et ferroviaires, rapides, équipés d'installations frigorifiques. Malgré tous ces transports, les aliments sont vendus très bon marché, car le pétrole est actuellement encore abondant: les pays producteurs le bradent littéralement, car ils en sont au maximum de leur extraction et la demande est encore en dessous de la production. Mais au cours des prochaines années, cela va s'inverser: avec la demande grandissante de nouveaux pays en développement comme la Chine, les ex-pays de l'Est, l'Inde, l'Afrique, etc., la demande va s'accroître alors que la production va plafonner, et puis décroître. 
Le pétrole deviendra plus cher et moins abondant. Les transports dans nos pays vont rapidement perdre en rentabilité, les produits transportés vont devenir plus chers, le consommateur va pouvoir acheter moins, l'économie va régresser, il y aura davantage de licenciements et de chômage. 
L’on observe actuellement à quel point l'économie d'un pays comme la France est sensible au comportement des consommateurs: il aura fallu par tous les moyens inciter les Français à acheter de nouvelles voitures pour «relancer l'économie»; il faut faire du «porte à porte» dans les pays lointains pour qu'ils nous achètent quelques avions ou un TGV. C'est dire à quel point notre économie moderne est devenue fragile et quelles conséquences un seul grain de sable pourrait avoir dans l'engrenage. 
Ce grain de sable, cela risque bien d’être, dans quelques années, la fin du pétrole bon marché. Et cela peut entraîner très rapidement une situation dans laquelle la distribution d'aliments ne pourra plus se faire comme aujourd'hui, c'est à dire que chacun d’entre nous peut se trouver dans le cas d'une pénurie d'aliments dans les commerces à des kilomètres à la ronde. 
Or, comme nous l'avons vu, lorsque a débuté l'ère industrielle, l’on a massivement fait disparaître les petites exploitations agricoles, jusque là partout présentes: chaque village avait de nombreux paysans et artisans. 
C'est une situation qui, au cours de l'histoire de l'humanité n'a encore jamais existé: depuis environ 10.000 ans que l'être humain s'est «civilisé», a fait des progrès et des inventions, construit des villes et fait des guerres, il y a toujours eu une large majorité de paysans et d'artisans. Ceux qui vivaient de leur activité étaient toujours une minorité, et, après chaque guerre, famine, révolution, catastrophe, épidémie, il était possible de reconstruire et de continuer une vie normale grâce à l'omniprésence des paysans et des artisans, qui permettaient de subvenir aux besoins fondamentaux de toute la population. 
Pendant 10.000 ans l’on a toujours à peu près pu rétablir la situation. Or, depuis quelques dizaines d'années, l’on a totalement supprimé cette «roue de secours»: il n'y a plus un petit pourcentage d'aristocrates, de seigneurs, de riches qui se font servir par la grande masse d'une population productive; chez nous, ce sont autour de 90 pour cent de personnes non productives qui consomment quotidiennement comme les seigneurs ou les aristocrates de l'époque, y compris les agriculteurs, qui sont des consommateurs comme les autres. 
Ce «miracle» s’est fait et continue à exister grâce au pétrole: d'une part, les engrais à base de pétrole ont permis d'énormément augmenter le rendement des cultures, et les machines fonctionnant au gazole permettent de se passer de la plus grande partie de la main d'œuvre, chez nous et ailleurs. 
D'autre part, le pétrole permet d'acheminer des produits depuis des centaines et des milliers de kilomètres en très peu de temps, pour nous approvisionner quotidiennement. 
Alors, la fin du pétrole bon marché, cela ne veut pas simplement dire moins de confort, moins de voitures, moins de consommation. Cela signifie tout bonnement qu'il n'y a plus de quoi approvisionner les millions de Français, d'Allemands, de Japonais, d'Américains, qui font confiance au système moderne pour les nourrir tous les jours. Cela ne se fera peut-être pas du jour au lendemain, mais peut aller très vite, si l'on pense aux crises qu'ont déclenché de petites alertes comme des deux crises pétrolières ou les grèves des routiers. 
Il y a eu, avec le début de l'ère industrielle, un exode rural énorme. Il y aura, avec la fin de l'ère industrielle, un exode urbain tout aussi massif. Si c'est encore possible. Or, rien n'est moins certain: il ne servira à rien d'aller se réinstaller à la campagne, lorsque les villes ne pourront plus être approvisionnées: il ne reste plus rien des petites structures d'agriculture familiale, plus de terres fertiles (elles ont été «vidées» par l'emploi d'engrais chimiques), plus d'outils manuels, plus d'animaux domestiques rustiques et en quantité suffisante, plus de savoir-faire pour cultiver la terre et fabriquer les outils nécessaires, plus de fermes et de granges, plus de graines à semer, plus de moulins omniprésents pour moudre le grain. Mais nous ne sommes pas devenus dépendants seulement dans le domaine alimentaire. Une grande ville produit quotidiennement des tonnes de déchets. L'eau courante, qui assure l'hygiène malgré ces concentrations, est assurée grâce aux moyens modernes, fonctionnant essentiellement au pétrole: les pompes, les conduites, l'eau sous pression; les camions poubelles fonctionnent au gasoil; les stations d'épuration ont besoin d'énergie pour fonctionner. L'électricité dépend également du pétrole. 
Et puis, notre santé dépend de nos jours pour la plus grande part des moyens modernes liés au pétrole abondant : médicaments fabriqués à base de pétrole et à l'aide d'énergie pétrolière, distribués par transports, rapides, frigorifiques; les hôpitaux chauffés au fuel, l'hygiène obtenue grâce à des techniques et produits désinfectants industriels, et à l'eau courante. 
Aucun de nous ne peut se nourrir par lui-même, ne peut éliminer les déchets qu'il produit et ne peut se guérir par lui-même. Si le fameux grain de sable dont il est question plus haut vient à enrayer la puissante machine du monde moderne, chacun de nous est totalement démuni. En priorité dans les grandes villes, mais, entre-temps, la campagne n'est plus qu'une ville élargie: les quelques légumes que l'on peut soi-même produire ne permettent pas de survivre si les transports disparaissent et obligent à se débrouiller tout seul. 
L'humain va revivre le «coup des dinosaures»: une fois que ceux-ci étaient devenus trop grands, trop passifs, ils se sont éteints. Seuls ont survécu les petites espèces discrètes à la taille équilibrée par rapport à leur vitalité et à leur environnement. Les grandes villes sont d'énormes dinosaures, qui se contentent de consommer passivement ; elles risquent bien de connaître le même sort, et ne survivront que les petits peuples qui ont encore une taille raisonnable et une autonomie suffisante. 
 
 
POURQUOI UN BOULEVERSEMENT AUSSI RADICAL NE SEMBLE-T-IL PRÉOCCUPER PERSONNE? 
 
Il aurait fallu préparer l'après-pétrole depuis longtemps: lorsque l'on a démarré la révolution industrielle, l’on ne pouvait pas savoir; mais dès que les scientifiques ont compris que le pétrole, le charbon, le gaz, l'uranium étaient des énergies {dites} fossiles, en tous cas non renouvelables, c'est à dire formées il y a des millions d'années, et que, une fois épuisées, elles ne se reformeront que dans autant d'années (l'uranium ne se forme plus), une gestion prévoyante aurait dû immédiatement se mettre en place. Cela n'a pas été le cas, le pétrole a été {gas}pillé en l'espace de quelques dizaines d'années, et il nous reste (en 2000) dix ans au plus avant que la fin de l'ère de l’après-pétrole ne commence inéluctablement à se faire sentir. 
Pourtant, à part quelques timides mises en garde, qui passent totalement inaperçues dans la masse des informations et des annonces de catastrophes à venir, ni les scientifiques (sauf les retraités de l’ASPO!), ni les politiques, ni les industriels, ni les écologistes (quelques rares écologistes en 2005), n'attirent l'attention sur ce fait plus que majeur. 
L’on se soucie plus volontiers des dangers du transgénique (bien réels eux aussi!), de la montée de l'intégrisme ou du chômage que du problème de la simple survie de chacun d'entre nous lorsque la machine du monde moderne cessera de fonctionner, faute de carburant pour la faire tourner. 
 
Ceci a plusieurs raisons: 
Tous ceux qui vivent maintenant sont nés dans le contexte d'une révolution industrielle déjà plus ou moins établie. Les jeunes sont habitués, depuis leur plus tendre enfance, à un monde moderne et ne connaissent rien d'autre que ce système. Ils trouvent tout naturel que les aliments, les biens de consommation, soient abondants et que l'on puisse aisément se les procurer grâce à l'argent. Les plus anciens ont connu une période encore relativement «rustique», mais ont vite oublié en croyant sincèrement que le progrès allait continuer perpétuellement, que nous étions libérés une fois pour toutes des «tâches dures et ingrates» de l'agriculture généralisée. Il faut dire que les manuels scolaires et les médias n'insistent guère sur le fait que les ressources non renouvelables vont être épuisées sous peu, et n'expliquent pas à quel point nous en sommes devenus dépendants. 
Ajoutons à cela les promesses que font les scientifiques, les écologistes et les politiciens qui font miroiter des progrès et des solutions de remplacement miraculeux, dans le style: «L’on trouvera autre chose». Le nucléaire, les schistes bitumeux, le solaire, les biocarburants, la pile à combustible, la fission nucléaire, les barrages hydroélectriques, le retour au charbon et au gaz, les hydroliennes, la colonisation d'autres planètes, etc., et toutes sortes de découvertes utopiques nous sont proposées pour nous rassurer. 
Nous faisons tranquillement et passivement confiance à toutes ces promesses: si des savants et des politiciens sont tellement sereins quant à l'avenir, il ne peut pas y avoir de catastrophe mondiale en vue sous peu, non? 
Mais si nous insistons, auprès des écologistes, par exemple, pour qu'ils nous fassent un projet chiffré et complet sur les possibilités réelles du solaire, des éoliennes, des biocarburants, si nous demandons avec insistance aux scientifiques où en sont les recherches sur les progrès annoncés, le nucléaire et le traitement des déchets, l'hydrogène et la pile à combustible, le gaz et le charbon, si nous demandions aux hommes politiques s'ils ont réellement prévu l'avenir au-delà de leur durée d'élection, nous aurions de bien désagréables surprises. Aucune de ces techniques ne pourra remplacer le pétrole (plus de 20.000.000 de barils tous les jours actuellement) dans sa facilité et sa diversité d'emploi, son abondance, son coût modique. 
L'ampleur même du problème crée un refoulement : L’on parle volontiers de «catastrophes» petites ou moyennes, et où l'on peut envisager une solution à l'échelle humaine, en douceur : la pollution, le sida, le transgénique, la vache folle, la délinquance, le tiers-monde, le danger nucléaire, mais la fin du monde moderne, une pénurie qui touchera des millions de gens habitués au confort et au bien-être, qui nous remettra dans des conditions quasiment néolithiques, c'est un problème qui dépasse les capacités de l'imagination, c'est abstrait, c'est vague, ce n'est pas bien défini... 
Juste avant la seconde guerre mondiale, pratiquement personne ne s'attendait à une telle guerre ; ceux qui timidement mettaient en garde étaient ignorés. Après, l’on s'est dit: «Nous aurions dû nous douter de quelque chose, empêcher cela». Après la fin de l'ère industrielle, on se dira à peu près la même chose. 
Beaucoup de gens informés n'ont pas intérêt à en parler: Les politiciens, pour se faire réélire doivent être optimistes, annoncer la «reprise économique», la «croissance»; les États producteurs de pétrole n'ont aucun intérêt à annoncer la diminution de leurs réserves; au contraire, ils grossissent volontiers leurs estimations; les industriels, les économistes, les assurances, les gouvernements, les banques, la Bourse, tous ceux-là seraient bien ennuyés si la population de consommateurs se préparait à un avenir qui se termine dans dix ans au lieu d'amasser les points retraite, de préparer des carrières professionnelles ou d'investir pour le futur.  
Enfin, la plupart des décideurs et des responsables en place ne se soucient guère de cet avenir-là, car {ils pensent, à tort ou à raison, qu’}ils ne seront plus là pour en profiter ou en pâtir… 
 
 
QUELS SONT LES SCÉNARIOS POSSIBLES POUR LA FIN DE L'ÈRE INDUSTRIELLE? 
 
Avec ou sans pétrole, l'ère industrielle aurait, de toutes façons, fini par s'autodétruire: une croissance continue est impossible. C'est d'ailleurs un important argument contre tous les moyens de remplacement que l'on nous annonce: Même si l’on invente l'énergie-miracle qui permet de continuer après le pétrole, la croissance démographique, la pollution par accumulation de déchets et produits toxiques, les rivalités entre pays et individus, les inégalités sociales, la boulimie croissante, les maladies de civilisation et la déprime due à trop de confort finiraient {quand même} par détruire un tel système. 
Le fait que ce soit l'épuisement des «ressources fossiles» qui marquera la fin réelle de la société moderne a l'avantage de trancher net et de remettre à plat tous les excès qui se sont accumulés en quelques décennies de « boulimie » de consommation. L'ère industrielle montre déjà de sérieux signes d'essoufflement: nations au bord de la faillite, tensions, crises et guerres, maladies de civilisation et remèdes devenant inefficaces (pénicilline, vaccins), chômage, intégrisme, inégalités sociales de plus en plus marquées. 
Tout cela sera balayé d'un seul coup lorsque le «miracle du pétrole» sera terminé, et, cette fois-ci, ce sera définitif: après toutes les grandes crises précédentes, guerres, famines, il y avait moyen de reconstruire mieux qu'avant, de redémarrer ; le progrès était encore devant nous. Cette fois-ci ce sera différent: il faudra reconstruire, réorganiser, avec les moyens du bord, dans des conditions extrêmement précaires, et avec le souvenir du progrès passé. 
Si l’on passe les dix ans qui restent {avant le crash} à faire la politique de l'autruche, le choc sera très dur, tout le monde sera pris au dépourvu, et ce sera le «coup des dinosaures»: extinction de la plus grande part de l'humanité, les plus durement touchés étant les plus grandes villes et les pays les plus modernes. 
Si, tout en gardant son calme, l’on essaye de prévoir et de préparer ce qui peut l'être, l’on peut {encore} éviter ce cataclysme. Cette possibilité est décrite plus loin. 
Il peut aussi y avoir des conflits mondiaux, des guerres pour les dernières gouttes de pétrole; ou encore des réactions de panique dans les populations: stockage de carburant, de denrées alimentaires, achats de propriétés à la campagne, réactions «barbaresques» de pillage, etc... 
 
 
QUE PEUT-ON FAIRE? 
 
Un événement d'une telle importance mériterait que tout le monde «mette la main à la pâte», surtout qu'il reste bien peu de temps pour essayer d'organiser correctement un bouleversement aussi profond et mondial. Mais cela n'est pas réalisable, bien sûr : imaginer que, miraculeusement, tous les pays du monde et tous les individus s'entendent et s'organisent solidairement pour assurer un avenir serein à tous est plus qu'utopique. D'autant plus que ce qui concerne le pétrole touche justement aux intérêts les plus puissants économiquement et politiquement et ceux qui en tirent leur richesse vont tout mettre en œuvre pour en tirer profit jusqu'au bout. 
Tout au plus une prise de conscience généralisée entraînera-t-elle un dernier sursaut de profit; tout comme la crainte du danger nucléaire a fait, pendant un moment, fleurir la vente d'abris anti-atomiques, la perspective de la fin de l'ère moderne pourrait activer le créneau immobilier: ceux qui ont les moyens, vont acheter des domaines «autarciques» à la campagne pour pouvoir s'y réfugier le moment venu, selon le principe du «moi d'abord». 
Il ne s'agit pas de chercher à économiser le pétrole pour essayer de le faire durer plus longtemps: cela ne marchera pas. Même lorsqu'il y a des pics de pollution dans les villes, rares sont ceux qui, par civisme, renoncent à utiliser leur voiture ou prennent les transports en commun, même gratuits: L'être humain «moderne», tant qu'il n'a pas le couteau sur la gorge «pour de bon», n'est plus en mesure de faire volontairement «vœu de sobriété». 
Ce que peut faire chacun d'entre nous, c'est développer son esprit critique et sa lucidité. Nous avons tendance à faire passivement confiance aux politiciens, aux scientifiques, aux mouvements de défense de nos intérêts, aux économistes. 
Mais il ne suffit pas d'être membre d'un parti ou d'une association et de s'en remettre à eux pour défendre nos intérêts et notre avenir. Il faut s'informer, questionner, insister pour s'assurer qu'ils font bien leur travail. 
Être membre d'un mouvement écologiste, cela ne suffit pas. Il faut demander aux organisations ce qu'ils prévoient pour le futur proche. Si l’on demande à un écologiste pendant combien de temps il y aura du pétrole, il dira «pendant 50 ans» et si l’on pose la question de ce qu'il y aura ensuite, il réplique «le solaire et les énergies nouvelles». Si nous nous contentons de ces informations vagues, nous risquons d'avoir de mauvaises surprises. Si nous insistons suffisamment, il faudra bien que l'écologiste en question avoue que le pétrole bon marché, celui qui assure le fonctionnement de la société telle qu'elle est, s'arrêtera dans dix ans, même si, ensuite, il reste encore du pétrole pendant 40 ou 100 ans. Et il devra bien avouer que le solaire et les énergies parallèles ne pourront servir que de dépannage partiel dans une société revenue à un état d'avant-pétrole - avec la production agricole en moins. 
De même, l’on entend par-ci, par-là, que les retraites ou les assurances sociales des travailleurs actuels ne pourront plus être assurées dans quelques années. Si l'on n'insiste pas en demandant «oui, mais alors?», les économistes et les politiciens se considèrent déjà comme sortis d'affaire: ils nous auront prévenus. 
Si un jeune demande à un politicien «Quels sont mes chances d'avenir professionnel?» il dira: «Fais le plus possible d'études et {accumule le plus possible} de diplômes, cela augmentera tes chances». En fait, ce n'est qu'un moyen de «gagner du temps», alors que, si le jeune insistait pour obtenir des statistiques, des plans fondés, le politicien devrait bien {finir par} avouer qu'il y a «no future». 
Donc, première chose: S'informer le plus possible {(avec Internet c’est devenu beaucoup plus facile: l’on y trouve beaucoup d’informations souvent introuvables ailleurs)}, insister, ne pas se contenter d'informations et de promesses vagues, non, chiffrées, non prouvées. Une fois que nous avons le cœur net, et que nous savons que les décideurs et les organisateurs sont bien démunis face à l'avenir, que pouvons nous faire? Il ne sert à rien de revendiquer, d'accuser, de se révolter. Il faut bien se dire que tous ces responsables sont bien impuissants face à une situation aussi complexe et c'est pour cette raison qu'ils préfèrent ne pas trop y penser. Ils sont tous, et nous sommes tous, pris dans un engrenage monumental, planétaire, d'intérêts financiers, politiques, d'où même le plus puissant chef d'état ou le mieux intentionné ne peut sortir. Tout a été axé sur le «progrès» coûte que coûte et il nous faut bien avouer que nous en avons constamment redemandé. 
Nos dirigeants politiques, c'est un peu comme un père de famille nombreuse qui se serait de plus en plus endetté pour assurer le bien-être de ses enfants et se faire apprécier par eux, et qui n'ose pas leur avouer qu'il est «au bout du rouleau». L’on peut très bien reprocher aux enfants de ne jamais s'être demandés d'où venaient toutes ces richesses. 
Pendant des décennies, en consommant non seulement les intérêts mais aussi le capital l’humanité entière a vécu «à crédit», et avec la déplétion du pétrole c’est intérêts et capital qui vont lui être redemandés d’un coup… 
Chercher les fautifs, revendiquer des solutions en haut lieu, se dire «on aurait dû», n'est pourtant pas la solution. 
La seule solution qui pourrait servir à quelque chose serait de créer un lien entre les êtres humains qui sont conscients de la situation et qui ne veulent pas attendre, comme Astérix, les bras croisés, que «le ciel leur tombe sur la tête». 
Cela permettrait de profiter encore des moyens modernes tant qu'ils existent: les personnes conscientes de la fin de l'ère industrielle sont rares et disséminées. Les moyens de communication modernes – et en particulier Internet, le temps que cela existe encore - représentent un moyen de les relier. 
Et que peuvent faire ces personnes? D'abord, examiner la situation, rassembler le plus possible de données et d'informations pour essayer de prévoir ce qui risque d'arriver, comment va se dérouler cette fin de l'ère industrielle, quelles sont les possibilités concrètes des énergies renouvelables, quels sont les dangers les plus imminents: crises, famines, guerres, pénuries d'eau, etc. 
Ensuite, faire l'inventaire de tous les moyens, de toutes les techniques «ancestrales» que l'on a oubliées, perdues, et qui permettraient d'en revenir à une indépendance alimentaire au niveau de l'individu, du village, du pays. 
En quelque sorte, cela reviendrait à mettre sur pied un «plan ORSEC après pétrole». Chacun pourrait y apporter sa contribution en fonction de ses connaissances et de sa spécialité: historiens, anthropologues, agriculteurs, «anciens» qui ont encore connu l'avant-pétrole, scientifiques, ethnologues, éco-musées, jardiniers, ménagères, philosophes. 
Un tel recueil de propositions, de techniques oubliées, pourra servir à tout le monde, le moment venu. 
Il serait important de préparer avec un grand enthousiasme l'avenir 2010 sans pétrole bon marché. Il y va, selon notre âge, de notre avenir ou de celui de nos enfants. 
 
D’après un article publié dans "Le Journal d'Iristelle" de Septembre 1998. 
Lisible et téléchargeable, dans sa version originale, à l’adresse: 
http://www.revue-neoconservatrice.com/la_fin_de_l_lere_industrielle.PDF 
 
Texte revu et actualisé par Jacques Hady 
 
Voir aussi
http://lifeaftertheoilcrash.net/ 
En particulier: 
http://lifeaftertheoilcrash.net/Articles.html 
En français: 
http://www.ecoledevie.net/economie et societe.htm 
http://www.globalpublicmedia.com/transcripts/502 
http://www.veilleclimatique.com/editonews/oil.htm/ 
http://aprespetrole.online.fr/ 
Etc… 

 

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Modifié en dernier lieu le 16.10.2005
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