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Le pétrole c'est fini!

La civilisation du pétrole, 
c’est fini!
 
 
Qu’est-ce que le «pic de production» du pétrole? 
 
En premier lieu, il convient d’imaginer, dans sa tête, une «courbe en cloche» - ou «Courbe de Gauss» - ainsi appelée à cause de sa forme, semblable à une cloche. Les côtés sont penchés, s'arrondissant pour former un sommet plat, lequel redescend ensuite…. 
 
 
Toutes les productions de pétrole suivent une «courbe en cloche», ceci est vrai, que vous parliez d'un champ pétrolifère individuel, un pays producteur de pétrole en particulier ou le monde globalement. Nous montons cette courbe ascendante de la production mondiale du pétrole depuis 1859, quand le premier puits commercial de pétrole a été percé. 
D'accord, ce qui se passe, la production du pétrole monte, puis ça atteint un plateau, qu'on appelle familièrement, «le pic», et après cela redescend. Si vous regardez les «courbes en cloche» individuelles de certains pays ou de certains champs pétrolifères, les «courbes en cloche» ne seront pas toujours parfaites comme ça, c'est reconnu, s’il y a une guerre, la production peut chuter ou s'intensifier, s’il y a des perturbations politiques, ça peut avoir les mêmes effets. 
Vous regardez un pays en particulier, la «courbe en cloche» aura une allure saccadée, l'Union Soviétique, par exemple, ils ont une «courbe en cloche» qui a deux «courbes en cloche», mais la courbe mondiale s'approche d'une telle courbe en cloche. 
Alors, à un moment donné, la production atteint un pic et vous commencez la descente de cette «courbe en cloche» et au fur et à mesure que vous descendez, le pétrole devient de plus en plus dispendieux à extraire du sol, aussi bien financièrement qu'énergiquement. Et environ à mi-chemin de cette descente de la «courbe en cloche», vous devez y mettre plus d'énergie à extraire ce pétrole qu'il n'en contient, cela s’appelle «l'Énergie Retournée Pour l'Énergie Investie» (N.B.: EROEI = en anglais, Energy Returned On Energy Invested). 
Jusqu’à maintenant le pétrole avait un «EROEI» d'environ 30, vous investissiez 1 baril de pétrole, vous en obteniez 30 barils. Selon l’endroit où vous êtes, quelle partie du monde vous considérez et en quelles statistiques vous croyez, ce chiffre s'est abaissé entre 5 et 10. Maintenant, quand vous êtes à mi-chemin dans la descente, la parité s'arrête, ce qui veut dire qu'à ce point, le pétrole cesse d'être une source d'énergie, parce que vous investissez plus que vous en retirez, c'est équivalent à, aller à la banque, y déposer un dollar pour en recevoir 80 cents: ça n’intéresse plus personne! 
Maintenant, en ce qui concerne la date exacte de notre arrivée au pic, personne ne le connaît précisément, nous ne le serons probablement pas avant d'y être depuis un certain temps. L'événement géopolitique le plus important des États-Unis depuis 100 ans, voire 200 ans, ou depuis la révolution industrielle, fut le pic de production américain en Octobre 1970. Le pic du pétrole est aussi connu sous le nom de «courbe de Hubbert», nommée ainsi d'après le Dr M. King Hubbert, qui, en 1956, a prédit que la production des U.S.A. atteindrait son pic en 1970-1971, ce qui s'est avéré exact. 
Évidemment, {presque} personne ne pensait que Hubbert avait raison, toujours est-il que {presque} personne ne l'a écouté. À l'époque, les gens riaient de lui, ils disaient que ceci n'arriverait jamais. Au vu des courbes de production et de découverte des années 50, il y avait 30 milliards (109) de barils par année et n’étaient utilisés que 6 milliards (109) de barils par an; alors l’on peut comprendre pourquoi les gens pensaient qu'Hubbert était fou, l’on découvrait tellement plus de pétrole que l'on en utilisait, donc comment pourrait-on jamais atteindre ce pic ou en manquer? 
Mais cela s'est avéré correct. Il a aussi annoncé que la production mondiale atteindrait son pic en 1995; il s’est donc, en ce cas, trompé d’au moins 10 ans. Malgré cela, le pic est imminent et nous sommes, quand même, maintenant, déjà rendus à ce que l'on appelle le «plateau pétrolier». 
 
Maintenant, quelques questions et leurs réponses
 
Question: J'ai entendu, qu'il reste encore du pétrole pour 40 ans; pourquoi s'en faire? 
 
Réponse: L'énoncé « Nous avons du pétrole pour environ encore 40 ans » est techniquement correct. La Terre à été dotée d'environ 2000 milliards (109) de barils de pétrole (soit 2 billions de barils), nous avons utilisé environ 1000 milliards de barils, en 2003 nous consommions environ 28 milliards par année, 1000 milliards de barils divisés par 28 millions de barils par an = 35.7 ans de réserve de pétrole. Si l'on tient compte de l'accroissement de la demande due à l'augmentation de la population, le paiement de la dette et l'industrialisation accrue, cette estimation est réduite à un maigre 25 ans. 
Le problème n'est cependant pas de manquer de pétrole, mais plutôt de manquer de pétrole bon marché, qui est la ressource sur laquelle reposent tous les aspects de la civilisation industrielle. Le pétrole joue un rôle tellement fondamental dans l'économie mondiale, que l'on ne peut pas manquer de cette «chose» sans sombrer dans une crise ayant des proportions insoupçonnées. Plus la demande pour le pétrole excède la production en pétrole, plus le prix est élevé, plus le prix est élevé, plus l'économie mondiale souffrira de perturbations, plus la race humaine endurera de guerres pour les ressources (page 6 du livre "The Oil Age is Over"). 
 
Question: Le pic du pétrole, la belle affaire! Si le prix de l'essence monte trop haut, je vais juste faire du co-voiturage ou bien je vais m'acheter l’une de ces voitures hybrides… Pourquoi devrais-je me faire du mouron? 
 
Réponse: Les contrecoups du pic du pétrole vont s'étendre bien au-delà de «combien allons nous payer pour l'essence?». Si l’on se préoccupe seulement du prix à la pompe ou des moyens de transport plus efficaces au niveau de l'énergie, l’on n’a pas la vue d'ensemble. Convertir votre automobile pour rouler au bio-diesel ne vous avancera guère s’il n'y a pas assez d'énergie pour entretenir les routes et les autoroutes, acheter une voiture hybride semblera inutile quand vous n'aurez pas de travail auquel vous rendre, parce que l'économie se sera effondrée à cause de la déplétion du pétrole. Dépenser 10.000 $ pour installer des panneaux solaires sur votre toit ne vous procurera pas un grand confort, lorsque la centrale d'épuration des eaux cessera de fonctionner ou que la nourriture à base de pétrole viendra à manquer. En bref, la fin du pétrole bon marché signifie la fin de la civilisation à laquelle l’ont s'est habitué. La fin de tous les aspects de la civilisation industrielle, et même, possiblement, de l'humanité elle-même. 
 
Objection: Et voilà encore la «fin du monde» qui revient… Quoi de neuf? Le «bogue de l'an 2000» était censé être la fin du monde, et il s'est avéré être un grand branle-bas ne reposant sur absolument rien. 
 
Réponse: Ce qui est nouveau, c'est que ceci est la «vraie chose», ce n'est pas une simulation d'incendie, ce n'est pas de la paranoïa hystérique, c'est la «véritable affaire». Le pic du pétrole n'est pas le bogue de l'an 2000 ré-actualisé, le pic du pétrole n'est pas un «si», mais un «quand», le pic du pétrole est basé sur des faits scientifiques, pas sur de suggestives spéculations. 
 
Les gouvernements et les industries ont commencé à se préparer au bogue de l'an 2000 cinq à dix ans avant que le problème – purement technique - ne se déclenche. Nous sommes à moins de dix ans du pic du pétrole et nous n'avons pas encore fait de préparations. Les préparations nécessaires pour affronter le pic du pétrole demanderont un complet chambardement de tous les aspects de notre civilisation. Ceci est bien plus complexe que de résoudre un simple bogue d'ordinateur. Si les prédictions du bogue de l'an 2000 s’étaient concrétisées, notre civilisation aurait reculé jusqu'en 1965; avec le temps, l’on s'en serait quand même sorti. Quand le crash du pétrole surviendra, notre civilisation sera ramenée à l'âge de pierre. Nous ne nous en remettrons pas, car il n'y aura pas assez de pétrole économiquement viable pour servir de moteur à une renaissance, tout au plus pour une poignée de gens. 
 
Question: La technologie peut-elle trouver une solution? Ou trouver une meilleure, plus efficace façon d'utiliser le pétrole restant? 
 
Réponse: Absolument, mais cet accroissement d'efficacité ne veut rien dire, à moins que l'on utilise moins de pétrole en tout et partout. L’observation montre que plus l’on devient efficace au niveau de l'énergie, plus nous consommons d'énergie. Donc, le contraire de ce qu’il faudrait. 
Pour illustrer, qu'arriverait-il si, comme par magie, la consommation moyenne de chaque voiture sur la route aujourd'hui, atteignait 200 miles par gallon d’essence? Ça ne requiert pas de voyant extra-lucide pour pouvoir prédire de façon précise comment nous réagirions à ce «miracle»… Nous continuerions à construire nos maisons de plus en plus loin de notre lieu de travail et à faire pousser notre nourriture de plus en plus loin de nos épiceries. Pourquoi? Parce que les êtres humains sont comme ça: S’ils n’y sont pas contraints ils ne se soumettent jamais, par pur et simple respect, aux Lois du Cosmos. 
 
Objection: L’on va tous penser à quelque chose, on l'a toujours fait: «Nécessité est mère des inventions». 
 
Réponse: Oui, et beaucoup de pétrole bon marché a été le père des inventions depuis 150 ans, aucune invention n'a été produite en masse et aucune ressource n'a été extraite ou mondialement distribuée sans une abondance de pétrole bon marché. Faire face à une crise énergétique de cette ampleur n'est pas aussi simple que « Pensez à quelque chose ». Nous parlons ici de l'effondrement d'une société hautement complexe. Une société aussi complexe que la nôtre est comme le Titanic: Pour changer de cap, il faut initier la manœuvre bien avant que l'iceberg soit ne visible. 
 
Question: Pourquoi tout ceci est-il si important? 
 
Réponse: Pourquoi est-ce si important? Éh bien, c'est important parce que le pétrole est l’actuel «dieu» d’ici-bas. Les Terriens adorent présentement le pétrole, parce qu'il leur fournit essentiellement toutes les choses. Mais cela est une transgression manifeste du Premier Commandement, qui, comme toutes les transgressions, ne veut qu’«amèrement se venger»… Tous les pesticides proviennent du pétrole, tous les fertilisants proviennent de l'ammoniaque, qui provient lui-même du gaz naturel. La production du gaz naturel va atteindre son pic environ dix ans après celui du pétrole. La production du gaz naturel quand elle atteindra son pic, ne descendra pas en «courbe en cloche» comme celle du pétrole mais d’une manière complètement abrupte. 
Avant de parvenir dans l’assiette du consommateur, la nourriture voyage, en moyenne, aux États-Unis, de 1500 miles entre le lieu de production et le lieu de consommation. Au Canada, c'est pire, c’est 5000 miles. Les routes, les tracteurs, les camions-remorques, le transport aérien, les bateaux sont tous construits, transportés et mise en services en utilisant du pétrole. Évidemment ils utilisent aussi le pétrole comme source de pouvoir. Toutes les formes d'énergies alternatives, les panneaux solaires, les éoliennes, les centrales nucléaires utilisent, elles aussi, du pétrole.  
Considérons, par exemple, les ressources nécessaires pour réaliser un panneau solaire. Celui-ci est fabriqué avec des machines qui utilisent du pétrole, les panneaux solaires sont construits dans des usines qui fonctionnent au pétrole, ils sont envoyés à des points de distribution fonctionnant au pétrole, et ainsi de suite. Ça nécessite environ 18 barils de pétrole pour manufacturer une tonne de cuivre, ça prend environ 360 barils de pétrole pour manufacturer une tonne d'aluminium. 
La construction d'une voiture moyenne nécessite l'énergie contenue dans environ 27 barils ou 1200 gallons de pétrole. Un ordinateur, au cours de sa fabrication, consomme, en moyenne, 10 fois son poids en énergie fossile; une puce électronique consomme, durant sa fabrication, 630 fois son poids en énergie fossile, un téléphone cellulaire moyen possède 18 puces électroniques. 
Ceci a des implications pour l’utilisation des énergies alternatives, parce que les panneaux solaires, les éoliennes, etc., peu importe quelle est votre alternative favorite, ça requiert des technologies évoluées, même le bio-diesel. Ils seront produits dans une usine quelconque, tout ceci utilise des technologies le plus souvent consommatrices de pétrole. 
Devinez combien d'heures de travail pour un homme sont contenues dans un seul baril de pétrole? Ça prend à un être humain 25.000 heures de pénibles efforts pour produire l'énergie contenue dans un seul baril de pétrole. Ce baril de pétrole, s’il est extrait du sol en Irak, requiert seulement 1 dollar pour être sorti de terre. S’il est sorti du sol aux États-Unis, cela requiert 10 dollars… La raison de la différence, c'est qu’aux États-Unis l'on est déjà dans la descente de la courbe de Hubbert, tandis que l'Irak est toujours dans la courbe ascendante. Pour l'Arabie Saoudite c'est 2.50 $ ; la moyenne mondiale est à 5.00 $. Alors si vous êtes en Irak et que vous dépensiez 1 $ pour obtenir 25.000 heures de travail humain, c'est un miracle, c'est quasiment de l'énergie «gratuite». 
Un seul gallon d'essence, contient, avant d'être converti en énergie actuellement utilisable, environ 500 heures de travail humain. En tenant compte du processus de conversion ce chiffre est réduit à 200. Un gallon d'essence, en ce moment, coûte 2.50 $. Donc pour 2.50 $ l’on vous donne environ entre 200 à 500 heures de travail humain. Combien payeriez-vous une personne, même au salaire minimum, pour obtenir 200 heures, ou 400, ou 300, de travail? 5.00 $ de l'heure multipliés par 200 heures, ça fait 1000 $. Il est possible d’aller à la plus proche station service et d’obtenir ceci pour 2.50 $! 
Les gens ont du mal à croire ça, même quand ils le vérifient eux-mêmes. Même un véhicule hybride, qui peut faire 60 miles au gallon, donc 2.50 $ pour un gallon d'essence, va envoyer cette chose voyageant à 60 miles à l'heure. Combien de temps cela prendrait-il pour pousser une voiture pendant 60 miles? C'est pourquoi nous avons encore maintenant cette merveilleuse civilisation très avancée et complexe, c’est parce que nous avons eu accès à cette incroyable source d'énergie. 
 
Question: Quelle est la relation entre le pic du pétrole et notre système financier? 
 
Réponse: Le pic du pétrole et le système financier? Parce que la plupart des gens ne comprennent pas comment notre système monétaire fonctionne, voici un exemple: Disons, que vous voulez ouvrir un magasin d'ordinateurs, vous allez à la banque, la banque vous accorde un prêt pour - juste pour rendre le calcul simple et facile - 10.000 $. Ils disent: «Vous devez rembourser le capital, plus, bien sûr, dans un an, 10 pour cent d'intérêts». Rappelez-vous, l'ordinateur consomme dix fois son poids en carburant fossile durant sa fabrication, la construction du magasin d'ordinateurs va nécessiter une certaine quantité d'énergie, les routes qui mènent au magasin, la nourriture que vous allez absorber, la nourriture que vos employés vont prendre, tout ceci est foncièrement de l'énergie, alors l'argent qu'ils vous prêtent, c’est juste un symbole pour de l'énergie. 
Pour pouvoir rembourser un prêt, il faut qu'il y ait plus d'argent disponible dans le futur qu'il y en a présentement, sinon il n’est pas possible de rembourser les intérêts. 
D'une certaine façon, ce que la banque a fait, est de vous dire: «Voici un amoncellement de barils de pétrole, sortez et conduisez vos affaires, dans un an, remboursez-nous, la même quantité de barils de pétrole, plus dix pour cent de pétrole en sus». 
Donc, en remboursant votre prêt, vous devez créer une demande accrue en énergie, c'est de cette façon que le système financier au complet fonctionne. Mais quelqu'un objectera en disant: «Je n'ai aucune dette, je n'ai pas à rembourser d’intérêts». Alors, disons que vous êtes mon employé, et que je vous paye. Même si vous n'avez pas de dettes, l'argent avec lequel je vous paye a été crée par la banque, c'est donc de l'argent basé sur des dettes. 
 
Question: Flûte!, attendez une minute, quand la roue va tourner, ne vais-je pas subir une perte de 2 à 3 pour cent par an, c’est bien cela? 
 
Réponse: C'est quoi le problème? Vous savez, si vous vivez avec 100.000 $ par an, ne pourriez-vous pas vivre avec 97.000 $ par an? C'est la pensée courante, mais ce n'est pas de cette façon que ça fonctionne dans le monde réel, dans une offre en constante augmentation. 
Alors, retour aux années 70, le choc pétrolier en 1970 a été causé par une réduction en offre d'environ 5 pour cent et, malgré ça, nous avons eu tous ces problèmes. Qu'arrivera-t-il quand nous aurons 2, 3, 4 pour cent de réduction par an, le système financier tombera en ruines. Vous ne pourrez pas déployer votre utilisation des énergies alternatives, au degré voulu, même si vous en étiez physiquement capables, quand il y aura un effondrement du système bancaire. Où irez-vous chercher tout ce réseau de pipelines pour de l'hydrogène, comparable à notre système de pipelines de gaz naturel? Ça coûte 200 billions (1012) de dollars. Où irez-vous chercher ces 200 billions de dollars lorsque le système financier s'effondrera? Alors, ceci a des implications pour l'énergie et tout le reste.  
Posons la question: «Qui, ici, est contre la guerre en Irak?» Maintenant, demandons: «Qui, ici, possède une voiture?» Alors, presque tout le monde garde la main levée. Par conséquent, si vous n'êtes pas d’accord sur le fait de remettre en cause votre style de vie, alors, vous donnez malheureusement raison à ceux qui font la guerre en Irak ou ailleurs... Ceci est l’un des aspects les plus contraignants. Lorsque vous allez au fond des choses, vous êtes pour une bonne part dans ce qui se passe. 
 
Question: L'industrie pétrolière est au courant de ce problème, et si oui, que font-t-il à ce propos? 
 
Réponse: L'industrie pétrolière est-elle au courant de ceci? Oui. Quand une industrie commence à réduire, les corporations commencent à fusionner; c'est la version corporative du cannibalisme. Tout le phénomène du pic du pétrole, en fait - ça va se passer à une échelle mondiale -, les gens de l'industrie pétrolière l'ont vu venir aux alentours de 95-96. Ils pensaient alors que le pétrole de la mer Caspienne allait les en sortir, pour au moins quelques années, mais ils pensaient aussi qu'il y avait au moins 400 milliards (109) de barils de pétrole; ça s'est avéré être seulement environ 40 milliards de barils, soit dix fois moins. 
Alors voici ce qui commence à arriver: en Décembre 98 BP & Amoco fusionnent; Avril 99, BP, Amoco & Arco acceptent de fusionner; Décembre 99, Exxon & Mobil fusionnent; Octobre 2000, Chevron & Texaco acceptent de fusionner; Novembre 2001, Phillips & Conoco acceptent de fusionner; Septembre 2002, Shell acquiert Penzoil-Quaker State; Février 2003, Frontier Oil & Holly Oil fusionnent; Mars 2004, Marathon acquiert 40 pour cent de Ashland; Avril 2004, Westport Resources acquiert Kerr-McGee; Avril 2005, Chevron-Texaco & Unocal fusionnent, etc… 
Ils savent exactement ce qui se passe, ce sont les gestes d'une industrie qui rétrécit, pas qui prend de l'expansion. 
 
Question: Qu’en est-il du libre marché? Cela ne va-t-il pas se réguler tout seul avec les «lois du marché»? 
 
Réponse: Attendre après le marché, maintenant, c'est ce que l’on entend de la part de beaucoup de gens; ils disent: Alors, les prix vont monter, et la loi de l'offre et de la demande du marché va tout arranger. Autrement dit, l'énergie contenue dans un baril de pétrole, si vous pouvez l'obtenir de ressources renouvelables, vous coûtera entre 100 $ et 250 $ par baril, sans compter le fait que vous devrez construire une génération complètement nouvelle de voitures, de pipelines, de tout ce qui devra s'alimenter à ces sources d'énergies que vous entendez utiliser. 
Ce que ça veut dire, c'est que les compagnies d'énergie ne seront pas motivées à développer de façon agressive ces autres sources avant que le baril de pétrole n'oscille entre 100 $ et 200 $. Mais une fois que le baril aura atteint autour de 100 $ à 200 $, l’économie s'effondrera, parce qu’il ne sera pas possible de soutenir la dette, déjà énorme, lorsqu’il faudra dépenser autant pour l'énergie. 
Donc, le marché ne réagira pas avant qu'il ne soit trop tard. Alors, lorsque la motivation existera pour mettre en place les énergies renouvelables, il sera trop tard, la partie sera déjà finie. Et il faut aussi tenir compte des cambistes de Wall Street. Quand vous examinez le prix du pétrole, c'est aussi affaire de spéculations de la part du marché. Quand les cambistes se réveilleront à ce sujet, ils vont surenchérir le prix autant qu’ils pourront, parce qu'ils réaliseront soudainement que - mince! - nous serons parvenus à une définitive rareté du pétrole. 
Les cambistes de Wall Street sont toujours concernés par les profits à court terme. Vous vous demandez, alors que l'information sort à l'instant, pourquoi ils n'ont pas déjà commencé ce manège. C’est parce qu'ils ne sont pas vraiment concernés par les choses qui se passeront dans un futur prévisible. Maintenant, quand nous atteindrons un certain point, sur l'échelle mondiale, ce qui est arrivé aux États-Unis au début des années 70, où la production a baissé pendant deux où trois années consécutives, va se répéter à une bien plus grande échelle et ce qui se passera alors est évident. 
Si l’on considère l'embargo arabe du pétrole de 1973, l’une des raisons pour laquelle ils ont frappé avec cela, c’est que la production américaine était en déclin depuis 1970. Par conséquent, après deux ou trois ans de ce régime, l’on ne pouvait plus dire: «C'est juste la température qui était trop ou pas assez élevée», ou bien: «Nous n'avons pas fait les bons investissements», car ils ne le croyaient plus! 
Si vous devez payer 10.00 $ ou même 7.00 $ pour un gallon d'essence, comment allez-vous faire pour pouvoir vous payer des panneaux solaires pour votre maison? Vous ne pourrez probablement pas vous le permettre. Ce phénomène va se produire à l'échelle nationale; nous ne pourrons pas nous permettre de déployer ces ressources renouvelables, dont nous avons besoin quand nous dépenserons tout cet argent juste pour tenter de rafistoler tout le reste. 
 
Question: Est-ce que cela n'aidera pas, si nous économisons le pétrole? 
 
Réponse: L'économie fonctionne ainsi: le pétrole arrive à un bout, les vidanges sortent de l'autre. Éliminer les inefficacités n'améliore pas vraiment la situation; nous irons dans cette machine et ôterons son inefficacité intrinsèque; l'énergie épargnée, le pétrole en surplus, sera simplement remis dans la machine. Tout ce que nous ferons c'est de consommer du pétrole et de rejeter des vidanges encore plus vite. 
Supposons que vous possédiez une entreprise – reprenons l’exemple du magasin d'ordinateurs - vous savez qu'à cause du pic de production du pétrole, on doit épargner l'énergie. Alors vous installez une meilleure isolation, vos employés porteront des chandails, ou peu importe ce que vous ferez - toutes les choses habituelles à laquelle les gens pensent - disons que vous épargnerez 500 $ par mois sur vos coût d'énergie. Alors que ferez vous avec ces 500 $? Vous allez soit les ré-investir dans votre entreprise, peut-être faire de la publicité ou engager plus de personnes, ou n’importe quoi d’autre, et vous allez donc vendre plus d'ordinateurs. Mais les ordinateurs consomment, au cours de leur fabrication, 10 fois leurs poids en carburants fossiles. Donc vous serez encore plus piégés, même si vous vous dîtes: «Pourquoi je ne déposerais pas tout simplement cet argent à la banque?» Si vous le faites, la banque va prêter environ 6 $ pour chaque dollar que vous y déposerez. Ces prêts iront à des gens pour acheter des ordinateurs ou des voitures, construire des routes et ainsi de suite. Donc on a un système qui - peu importe ce que l'on fait – a pour objet de rendre le système toujours plus efficace, c’est-à-dire plus dispendieux en énergie, et cela durera aussi longtemps que le {faux} système lui-même. Seul l’effondrement du faux système pourra induire un réel changement. Ça décrit bien l'économie des trente dernières années. Ça prend maintenant deux fois moins de pétrole pour produire un dollar de PNB qu'il y a 30 ans, mais notre consommation est deux fois plus élevée, c'est ce qu'on appelle le «paradoxe de Jovan», aussi appelé par François Schneider de la «Décroissance»: l’«effet rebond»
L’économie de pétrole profitera aux individus. Certaines compagnies en profiteront aussi. Si je suis dans ce cas-là, je pourrais éventuellement utiliser mon argent ainsi épargné pour m'acheter des panneaux solaires ou une éolienne ou quoi que ce soit d’autre, mais, comme stratégie nationale, cela ne fera qu'augmenter l'activité économique, donc la fuite en avant… 
 
Encore combien de temps? 
 
Article et questions/réponses réalisé(e)s à partir du livre «The Oil Age is Over» [«L’âge du pétrole est terminé»] de Matt Savinar, conçu sous forme de questions/réponses et disponible sur le site: www.LifeaftertheOilCrash.net
 
 
Autres liens
 
Sur la fin du pétrole: 
http://www.oilcrisis.com/ 
http://wolf.readinglitho.co.uk/ 
http://www.ecoledevie.net/cher petrole.htm 
http://www.ecoledevie.net/vie sans petrole.htm 
http://www.globalpublicmedia.com/transcripts/502 
http://www.apreslepetrole.org/ 
http://aprespetrole.online.fr/ 
OLEOCENE.ORG : Site dédié à la fin de l'âge du pétrole 
Le loup derrière la porte: Introduction à la déplétion du pétrole 
 
Listes de discussion sur l’après-pétrole: 
http://fr.groups.yahoo.com/group/leternelquotidien 
http://fr.groups.yahoo.com/group/autarcie/ 
Etc. 

 

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Modifié en dernier lieu le 16.10.2005
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